De René MANCHO :

A nos disparus du 5 juillet.  

Quand je hisserai ma dernière voile,

Pour gagner la terre des étoiles

J’ai peur d’avoir sur la conscience

Le massacre de l’innocence.

Tous ces soldats au garde à vous

Terrés au fond de leurs casernes

Comme des rats au fond de leur trou

Grâce à un monstre pétri de haine.

Le sang inonde les trottoirs

De cette ville qui m’a vu naître

Et l’on emporte à l’abattoir

L’innocence à cause de ce traître.

Quand je hisserai ma dernière voile,

Pour gagner la terre des étoiles

Toutes mes pensées iront vers ceux

Qui disparurent vers d’autres cieux,

Vers ces familles privées de deuil

Privées de tombe et de cercueil.

Quand je hisserai ma dernière voile,

Pour gagner la terre des étoiles

J’espère enfin les rencontrer

Et de leur dire du fond du cœur 

Pardon de vous avoir oublié.

René Mancho

Communiqué du Cercle Algérianiste de Pau.

‌Bonjour à toutes et tous,
Merci à tous les nombreux présents devant la stèle hier, et aussi aux palois qui avaient, le matin, migré à Mourenx pour partager ce moment de recueillement avec nos amis de l’Amicale de Pierre Gaya

A tous ceux qui n’avaient pu nous rejoindre, ci-dessous le texte de l’allocution prononcée par votre serviteur, au nom des 3 associations PN paloises. 
Fidèles amitiés algérianistes
Bernard Assié
06 78 93 52 68 

‌‌Chers compatriotes, chers amis et sympathisants, Mmes Mrs les élus,

Merci d’être une nouvelle fois présents devant cette stèle du souvenir, en ce jour de deuil
A cette même heure à Oran le 5 juillet 1962 il y a 60 ans, l’armée française consignée sur ordre de son chef, le Président de la République, sortait de ses cantonnements non pour mettre fin au pogrom qui ravageait la ville depuis 11h, mais pour ramasser les cadavres de centaines de victimes européennes livrées à la furie barbare des tueurs du FLN. Seule une poignée d’officiers courageux et d’honneur (Lieutenant Khéliff, Capitaine Gourguennec) désobéissant aux ordres venus de Paris réussit à sauver du massacre plusieurs centaines de nos compatriotes raflés dans les rues et immeubles, emmenés en colonnes tel du bétail, vers le sinistre lieu de supplice du Petit-Lac pour y subir le sort que l’on devine. Accusée à tort d’être à l’origine des premiers coups de feu déclencheurs du déferlement de violences meurtrières, bien sûr l’OAS, dont les derniers commandos protecteurs s’étaient pourtant retirés le 26 juin en direction de l’Espagne !

Je ne reviendrai pas sur les atrocités commises, les évoquer serait « retourner le couteau » dans des plaies à jamais refermées pour beaucoup d’entre nous. Le nom de ces martyrs, citoyens français innocentes victimes d’un gouvernement français les abandonnant lâchement à leurs bourreaux, figure pour nombre d’entre eux sur le Mur des Disparus érigé dans l’enceinte du Cercle algérianiste national au couvent des Clarisses à Perpignan.
Jamais les autorités françaises n’ont répondu en fait aux multiples demandes d’enquête des familles des disparus et des associations de défense de la communauté PN, confirmant ainsi avec cynisme leur complicité active avec le nouveau pouvoir algérien dans ce pogrom prémédité.

Les survivants des 40000 PN encore présents à Oran le 5 juillet 1962, il y a 60 ans, ont donc compris ce jour- là, qu’ils étaient les derniers témoins du dernier drame de l’histoire de la France en Algérie et que la seule issue pour eux, était de prendre le chemin de l’exil vers l’Amère Patrie comme l’avait déjà fait depuis plusieurs mois, près d’un million des leurs. Cette arrivée en métropole dans les pires conditions matérielles et morales fut en général, pas ou peu appréciée de cette métropole à la mémoire bien courte, notamment 18 ans seulement après le débarquement du 15 août 1944 en Provence auxquels tant de PN de toutes origines et de toutes confessions ont participé, en y laissant leur vie pour beaucoup d’entre eux ! 
Et à présent me direz-vous, comment l’histoire de l’Algérie française avec ses drames et trahisons dont nous avons été les victimes est-elle rapportée ?

Le constat qui s’impose est celui de la falsification de notre histoire depuis plus d’un demi-siècle par le biais d’historiens idéologues praticiens du « politiquement correct ». Cette tendance soutenue voire encouragée au fil des ans, avec la complicité de certains politiques, n’a pour but que de gommer totalement la présence française et ses apports positifs en terre d’Afrique en la réduisant seulement aux 8 dernières années de guerre !

L’allusion évocatrice du chef de l’état recevant les associations de français d’Algérie le 26 janvier dernier et portant sur la responsabilité de la République dans le massacre de la rue d’Isly à Alger et la reconnaissance du pogrom d’Oran, doit enfin être suivie d’actes forts et solennels de reconnaissance et de pardon du Premier des français, les promesses s’envolant trop souvent au fil des élections… 

Enfin, les français d’ Algérie ont, ancrés à tout jamais dans leur mémoire, les propos inqualifiables, intolérables, insultants et impardonnables envers nos aïeux pionniers fondateurs de l’Algérie moderne, propos tenus par un candidat à la présidence de la république française affirmant  à Alger le 15 février 2017, je cite :

 » La colonisation fait partie de l’histoire françaiseC’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes »… fin de citation

POUR NOUS PN, L’ HISTOIRE OUI, TOUTE L’HISTOIRE, MAIS PAS A SENS UNIQUE 

Je vous remercie