24 septembre 2007 – inauguration à Villeurbanne de la plaque commémorative à la Mémoire de M. Rabah Kheliff

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Rabah Kheliff est un officier français, né en 1933 à Rébeval, aujourd’hui Baghlia (Algérie), mort le 3 novembre 2003 à Lyon. Il est connu pour avoir enfreint les ordres, le 5 juillet 1962, lors du massacre d’Oran. Il est connu également pour son engagement en faveur des anciens combattants musulmans et pour sa lutte dans la fondation de la Grande mosquée de Lyon.

Biographie

Rabah Kheliff naît en Kabylie, en 1933. Fils d’officier, il est enfant de troupe à l’école de Kolea, près d’Alger. En 1951, à 18 ans, il s’engage et part combattre en Indochine. Blessé et fait prisonnier à Dien Bien Phu, il est porté disparu durant six mois avant d’être retrouvé, entre la vie et la mort par la Croix-Rouge. Il est rapatrié sur la métropole. Il part bientôt pour l’Algérie, où il sert comme officier jusqu’en 1962.

Le massacre du 5 juillet 1962

Témoignage de Rabah Kheliff à Mohand Hamoumou (Source Internet) :

Rabah Khélif qui a été le représentant des Harkis en France, était donc dans une unité de la Force locale de l’Ordre Algérienne jusqu’au 5 juillet 1962, il s’agissait de la 430° UFO. Cette unité aurait été créée avec des éléments de la 4ème compagnie du 30°BCP.

Le lieutenant Kheliff commande la 4e compagnie du 30e BCP (30e Bataillon de Chasseurs Portés). Le 5 juillet 1962, il apprend que des civils européens sont regroupés en divers points de la ville d’Oran, dans l’attente d’être exécutés, sans que l’armée française intervienne. Il décide de passer outre les ordres. Il prévient par téléphone son colonel, qui répond : « Faites selon votre conscience, quant à moi je ne vous ai rien dit. »

À la tête de la moitié de sa compagnie, le lieutenant Kheliff gagne un des points de regroupement, devant la préfecture. « Il y avait là une section de l’ALN, des camions de l’ALN et des colonnes de femmes, d’enfants et de vieillards dont je ne voyais pas le bout. Plusieurs centaines, en colonnes par trois ou quatre, qui attendaient là avant de se faire zigouiller. » Le lieutenant Kheliff exige et obtient du préfet, Souiyah El Houari, leur libération. S’étant quelque peu éloigné de son détachement, il est lui-même pris à parti et blessé par des civils algériens, puis dégagé par ses hommes, à qui il interdit d’ouvrir le feu. Après quoi, il établit des patrouilles sur les axes routiers menant à l’aérodrome et au port pour « arracher littéralement » des malheureux des mains de leurs agresseurs.

Il est mis aux arrêts de rigueur, et convoqué par le général Katz qui l’admoneste sévèrement : « Si vous n’étiez pas arabe, je vous casserais. »

L’armée rendra néanmoins hommage au lieutenant Kheliff, le 11 juillet, sous la plume du colonel Nicolas, commandant le sous-secteur est d’Oran et le 67e Régiment d’Infanterie :

« Calme, énergique, et discipliné, a fait preuves des plus belles qualités de Chef et d’homme en s’exposant, personnellement, au cours d’une manifestation, le 5 juillet, pour sauver plusieurs européens dont la vie était menacée. A été molesté en transportant des blessés en lieu sûr, mais gardant un remarquable sang-froid, a contribué à rétablir le calme sans effusion de sang. »

Source Wikipedia (extraits) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rabah_Kheliff

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